NOTES
La description est tirée de Pierron (ouvrage cité, p. XXIV-XXV): « Les femmes, les enfants, les esclaves même, assistaient à la représentation des tragédies et des drames satyriques; et si, comme ou le croit, il leur fut interdit plus tard d'assister aux représentations comiques, durant la période de la Comédie ancienne, on ne les priva jamais des enseignements qui sortent de la tragédie, cette rhétorique, comme dit Platon, à l'usage des enfants et des femmes, des hommes libres et des esclaves. [...]
Le théâtre était entièrement découvert, et les représentations se donnaient en plein jour. La scène, ou, comme on disait plus exactement, le logeum, le parloir, était une longue plate-forme, qui n'avait qu'une médiocre largeur, et qui présentait un parallélogramme régulier. Les gradins occupés par les spectateurs décrivaient un demi-cercle, et le banc inférieur était au niveau du logeum. L'espace vide entre le logeum et l'amphithéâtre, c'est-à-dire l'orchestre, ou la place de danse, s'enfonçait un peu au-dessous, et ne contenait pas de spectateurs. C'était comme une dépendance ou un prolongement de la scène, car le choeur y faisait ses évolutions. Au point central d'où partaient les rayons du demi-cercle, en avant du logeum et à l'extrémité d'une ligne qui aurait partagé le parallélogramme en deux portions égales, s'élevait la thymèle, ou, suivant la force du mot, l'autel du sacrifice; tradition manifeste du vieux temps de la tragédie-dithyrambe. Peut-être continua-t-on, durant de longues années, d'immoler à Bacchus le bouc accoutumé, surtout dans la représentation des pièces tirées de la légende du dieu; mais, à la fin, la thymèle, tout en conservant son nom et sa signification symbolique, avait cessé d'être employée à cet usage, et elle servait uniquement de place de repos aux personnages du choeur. Les simples choreutes restaient debout ou assis sur les degrés de l'autel, lorsqu'ils ne chantaient pas; et de là ils regardaient l'action à laquelle ils étaient intéressés. Le coryphée, littéralement le capitaine, le chef de la troupe chorale, se tenait sur la partie la plus élevée de la thymèle, observant ce qui se passait sur toute l'étendue de la scène, prenant la parole quand il fallait qu'il se mêlât au dialogue, et donnant à ses subordonnés le signal qui réglait leurs chants et leurs danses. » Hugo ne retient pas la distinction entre le logeum et l'orchestre.